La Sicile, une escale méditerranéenne aux multiples attraits

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Cefalu, Sicile

Séparée de la botte italienne par le détroit de Messine, la Sicile est à la croisée des routes maritimes. De nombreuses civilisations s’y sont succédées, lui cédant un héritage incommensurable que couvent jalousement quelques cités intemporelles comme Syracuse ou Palerme. Appelée Trinacria, signifiant île aux trois pointes, pour sa forme particulière rappelant un triangle, la Sicile réserve de belles découvertes le temps d’une croisière dans le bassin méditerranéen.

Flânez dans la capitale sicilienne

Plus grande ville sicilienne, Palerme est devenue une escale de croisière phare dans le nord de l’île. De loin, la coupole de sa cathédrale zèbre le ciel. Cette merveille architecturale a conservé certaines parties qui datent du 12e siècle. C’est un savant mélange entre les styles baroque et arabo-normand. Il s’agit du fleuron du patrimoine palermitain avec le palais des Normands. Construit par les Phéniciens, réaménagé par les Romains et les émirs arabes, avant de devenir la résidence des rois normands, ce palais est un digne gardien de l’histoire sicilienne. Il sert d’écrin à un autre joyau architectural, la chapelle palatine. Derrière ses façades sobres, elle cache un plafond illuminé par des mosaïques dorées d’une grande finesse. La balade à travers Palerme conduit vers d’attrayantes places et le marché du Capo.

Messine, aux portes de la Sicile

Cathédrale de Messine, Sicile

Messine se dresse fièrement dans le nord-est de la Sicile. Comme Palerme, elle est pourvue d’une imposante cathédrale. Remanié à plusieurs reprises à la suite de nombreux tremblements de terre, l’édifice est devenu le symbole de la ville. Il est attenant à une merveille technologique, le campanile. Cette tour accueille une des plus grandes horloges astronomiques au monde. À midi sans faute, tous les jours, elle gratifie les Messinois d’un joli spectacle sonore et visuel. Après la visite de Messine, il faut prendre le chemin de Taormine. La localité trône sur une falaise. Du haut de ses 200 mètres, elle offre une vue panoramique sur la Méditerranée. Fondée et rasée par les Grecs, puis rebâtie par les Romains, la ville est agréable à vivre. Au détour des rues entourées de monuments anciens, les petits cafés donnant sur la place Piazza IX Aprile appellent à se relaxer tout en admirant la mer.

Voyage dans le passé à Syracuse

« J’aimerais tant voir Syracuse », chantait Henri Salvador. Et le chanteur avait bien raison. Située dans le sud-est de la Sicile, la cité mythique était qualifiée par Cicéron d’une des plus belles villes grecques, alors qu’elle était rattachée à la Grèce. Pour avoir une meilleure idée de la splendeur de la Syracuse d’antan, il faut se rendre au parc archéologique. L’on peut y admirer un immense théâtre et le reste de quelques temples grecs. Les vestiges d’un amphithéâtre romain habillent ce site millénaire. Non loin se trouvent les Latomies. Si beaucoup de ces carrières de pierres antiques se sont effondrées, celle de l’Oreille de Denys vaut largement le détour. Ici, la carrière peut dépasser 20 mètres de haut. Elle doit son nom au tyran Denys qui y venait pour écouter la discussion de ses prisonniers. Syracuse accueille aussi la nécropole de Pantalica. Elle rassemble des milliers de tombes sculptées dans la roche. Syracuse abrite aussi un des plus grands temples grecs au monde, l’oreille de Denys.

Raguse et Noto, bastions baroques siciliens

Ragusa, Sicile

Le temps ne semble pas avoir d’emprise sur les cités siciliennes de Raguse et de Noto, réputées pour la beauté de leur architecture baroque. Raguse est située dans le sud de l’île à une centaine de kilomètres de Syracuse. Presque entièrement détruite durant un tremblement de terre à la fin du 17e siècle, elle est rebâtie selon les plans de la cité médiévale. En suivant ses rues étroites, l’on tombe sur des églises et des palais de style baroque, à l’instar du palazzo Cosentini. Noto pour sa part se trouve à mi-chemin entre Syracuse et Raguse. La capitale baroque de la Sicile se détache du bleu du ciel et du vert des amandiers et des oliveraies avec sa parure de monuments de couleur miel. La plupart de ses édifices sont effet construits en tuffeau volcanique qui leur confère cette couleur atypique. Parmi les plus remarquables, figure la cathédrale de San Nicolo et le Palazzo Nicolaci di Villadorata abritant une centaine de chambres.

Dompter l’Etna

Il est inconcevable de partir en croisière en Sicile sans explorer l’Etna. Le majestueux volcan campe dans le nord-est de l’île. Ce cracheur de feu de plus de 3 000 mètres de haut génère des sentiments contradictoires. Ses nombreux réveils ont laissé des souvenirs amers aux villages alentours, mais le voir encore fumant suscite la fascination pour beaucoup. De nombreux marcheurs n’hésitent donc pas à parcourir ses flancs depuis les villes voisines comme Taormine ou Catane en suivant des sentiers balisés. Les moins sportifs optent pour des balades en voiture tout terrain. Pour admirer au plus près ce volcan assoupi, il faut se rendre à la station de téléphérique Rifugio Sapienza. Deux fois détruit par une éruption, il renaît à chaque fois de ses cendres pour conduire les plus curieux vers deux cratères.

Pause farniente au bord de la mer

La Sicile donne sur trois mers. La mer Ionienne baigne l’est de l’île, la mer Tyrrhénienne le nord et la mer Méditerranée l’ouest. Pour une croisière du côté de Syracuse, un petit plongeon dans les eaux limpides de la mer Ionienne s’impose et plus particulièrement celles au large de la plage de Fontane Bianche. Ici, la mer est calme, chaude, mais affiche surtout un dégradé de bleu étonnant rappelant les Caraïbes. Du côté de Palerme, la plage de Mondello est tout aussi attrayante.